Camille Mondon

Un dimanche à Nice

 

Après des retrouvailles très denses avec mon amie Sara en papotages divers, j’ai pu découvrir le nouveau tramway niçois, dont le parcours est émaillé d'oeuvres d'artistes et donne accès au Musée d'art Moderne, le MAMAC.

 

En ce jour de novembre 2007, il y avait une exposition des oeuvres de Jaume Plensa, un artiste espagnol très réputé qui présentait un très beau travail sur la méditation. Dans la première salle, on voyait de grands corps assis en rotomoulage de plastique tels des bouddhas transparents et lumineux aux couleurs changeantes et couverts de textes et de calligraphies incitant à la réflexion. Dans la salle suivante étaient exposés des gongs suspendus au plafond par des câbles invisibles; magnifiques disques de cuivre de grandes dimensions destinés à être frappés à  l'aide de marteaux mis à la disposition des visiteurs. Les vibrations sonores obtenues invitant à la méditation étaient inouïes. Enfin dans la dernière salle, des cabines translucides et individuelles dévoilaient à l’intérieur des univers sonores et lumineux modifiés en permanence par un jeu de couleurs changeantes allant du rouge, couleur intime et chaude, à un bleu méditerranéen particulièrement  rafraîchissant.

 

 


Tingari cycle  de Thomas Tjapaltjarri (2007)

Accompagnée d'amis médecins et collectionneurs d’art, je suis passée ensuite à un univers tout aussi déroutant d’artistes aborigènes d’Australie. La visite commentée par les deux propriétaires de cette collection inédite était passionnante et les noms de certains peintres « Peggy Poulson Napurrula, Clifford Possum Tjapaltjarri, Georges Ward Tjungurrayi » m'ont autant étonnée que les titres de leurs tableaux  « Rêve d'éclair, Rêve d'eau, Mina Mina, Cycle Tingari ».  Tout le centre de l'Australie était représenté  en une  cinquantaine de tableaux abstraits illustrant le bush, la  terre, le désert, la peau du lézard-emblème, l'eau qui manque. Pour en savoir davantage sur cette peinture que je connaissais surtout à travers les toiles du Quai Branly, j'ai acheté le catalogue dans lequel je me suis plongée.

J’y ai lu que de nombreuses femmes sont parmi les artistes les plus réputés du désert australien. Si les Aborigènes peignent depuis les années 70  sur des toiles tendues avec de la peinture acrylique, autrefois ils peignaient directement sur leur peau. De ce fait, les fonds des toiles sont tous noirs ou bruns, à quelques exceptions près, tandis que les couleurs des motifs vont de l'ocre jaune au rouge et tendent parfois vers le bleu. Les artistes utilisent des bâtons de différentes tailles qu’ils pressent sur la toile pour faire apparaître des paysages par une succession de points petits ou gros.  Ces paysages mythiques expriment leur vie, leurs rêves, leur passé et leur avenir. La religion des Aborigènes est  appelée « Dream Time ». Ce temps du rêve a marqué leur vécu et leur art pendant des siècles.

 

  

OCTOBRE 2011