A vélo

A vélo

Samedi.  Presque un jour comme les autres. Je pars à vélo.  Contente.  Il fait déjà chaud.  De jour en jour, je me suis adaptée aux changements de température.  J’en suis aux manches courtes et short long.  Je sais que j’aurai vraiment chaud.  Je file à l’ombre.  De belles maisons avec chacune son rhododendron, ma sonnette les comptent, enfin, c’est dans ma tête.  Belles fleurs, comme celles de la Terrasse à Saint-Etienne où j’ai habité jeune.  Je pensais alors que c’était le chic du chic d’avoir une maison individuelle avec son rhododendron bien haut et croulant de fleurs.  Je prends un peu de vitesse, ça descend.  Ce vélo, quelle merveille… je l’adore littéralement!  Pourtant, il est gris foncé, alourdi par des garde-boue et une selle rembourrée comme des fesses pour les fesses de madame, mais j’ai le buste bien droit grâce à son guidon britannique.  J’aime mon vélo… qu’on me le vole serait un vrai malheur!  Je fais la jeune, je suis encore jeune, près de l’enfance, dans la liberté joyeuse de l’enfance, je file à vélo, toute à mon plaisir.

J’arrive à ma piste d’entraînement.  Jolie comme tout, pas prétencieuse pour un sou, c’est un chemin en fin gravier gris envahi dans les virages d’herbe courte, parfaite pour s’agripper en toute sécurité et accélérer à la sortie des courbes.  Tracée au centre d’un large champ entouré d’arbres, elle accueille toutes sortes de gens, des marcheurs, des coureurs et des cyclistes.  Ce matin, c’est une jeune femme qui y promène son minuscule chien qu’elle tient en laisse, la main levée comme pour dire bonjour.  La piste est à elle et à son toutou, il me faudra les doubler dans l’herbe, pas de chance.  Heureusement, après un tour de piste pour elle, trois tours pour moi, elle reprend la direction de sa voiture. il y a des gens tout de même qui se croient en ville partout où ils vont!  Immédiatement après elle, un monsieur d’un certain âge, je l’ai déjà vu à pied un jour… Aurait-il pris l’idée de venir faire du vélo en me voyant?  Super, celui-ci respecte mes virages, ralentit ou s’arrête pour me laisser les prendre comme je le fais moi-même, tout se passe le mieux du monde et à force d’accélérations tape à l’oeil, j’arrive à mes dix tours quotidiens, à bout de souffle et presque morte.  C’est fini, je sors du champ, bois un bon coup et reprends ma route en direction de la ville.

C’est le premier jour du marché ouvert d’été.  Quelques marchands occupent le parking du centre, dont un père Amish, ses deux petits garçons et sa grande fille.  Je lui prends des fraises que le petit me tend, mignon, irrésistible.  Son père timide me donne les radis, ses yeux bleux fermés à demi, vite détournés, ne voudraient pas me voir.  Sans eux, ce marché n’aurait pas le même charme, ils le savent bien et s’en accommodent.  A Swarthmore, nous avons un vrai de vrai marché paysan, tout le monde est content et je m’en retourne chez moi.  Les fraises sont sublimes.  Petit bain, belle matinée dehors, merci et à demain.


Notes


Qui sont les Amish? http://fr.wikipedia.org/wiki/Amish
Swarthmore est une petite ville de Pennsylvanie aux Etats-Unis.

Questions

1- Quand se passe cette promenade à vélo?
2- Pourquoi la cycliste aime-t-elle son vélo?
3- Qui a sa place sur la piste? Qui est de trop?
4- Qu'est-ce qui fait le charme du marché de Swarthmore?
5- Ecrivez un texte sur vos promenades ou vos plaisirs sportifs.

Texte de Clic et photo de Gene Klotz (mai 07)

 

Mai 2007