souffles

Réédition de la revue souffles


     La revue Souffles est née en 1966 au Maroc. En peu de temps - puisqu'elle n'aura vécu que six ans - , elle deviendra l'élément focal, la référence obligée pour celui ou celle qui s'intéresse à la culture du Maghreb.

     Souffles est née d'abord de la rencontre de quelques poètes qui sentaient l'urgence d'une tribune et d'un renouveau poétiques. Mais, très vite, elle cristallisa autour d'elle toutes les énergies créatrices marocaines : peintres, cinéastes, hommes de théâtre, chercheurs, penseurs. Aucun domaine de la culture ne lui est resté étranger.

     Souffles a été l'organe du renouvellement littéraire et culturel au Maroc mais aussi au Maghreb puisque les nouvelles générations algérienne et tunisienne ont choisi de s'y exprimer. Tout au long de son existence, elle s'est également ouverte aux cultures des autres pays du Tiers Monde : monde arabe, Afrique, Antilles, le combat des Noirs américains... Les animateurs de la revue avaient donc compris très tôt la nécessité et l'importance du dialogue des cultures.

     Aujourd'hui, vingt-cinq ans après son interdiction en 1972, Souffles est devenue pratiquement introuvable. Trop peu de bibliothèques peuvent la proposer à leurs lecteurs ou aux chercheurs, que ce soit au Maghreb, en France ou ailleurs. Et pourtant cette revue est incontournable pour qui veut travailler sur la littérature maghrébine, sur les problèmes de la culture nationale et de la décolonisation culturelle ; pour qui veut étudier les nouvelles générations d'écrivains maghrébins ou l'itinéraire particulier de nombre d'entre eux. Comprendre le Maghreb aujourd'hui, le connaître, fait obligatoirement passer par l'expérience de Souffles.

     Il y a là autant de raisons qui nous ont convaincus de la nécessité de rééditer intégralement Souffles (22 numéros en français) et de la mettre à la portée non seulement des instituts, chercheurs, mais aussi du public le plus large possible.



Revue de Presse


     "Ce mince opuscule contient de la dynamite. Les hommes qui nous parlent ont déjà laissé derrière eux le temps des gammes et des vocalises. Ils ont moins de 30 ans mais à travers une expérience mouvementée, douloureuse du monde, ils témoignent d'une lucidité, d'une présence rares".
Politique-Hebdo, 1966.

     "L'aile marchante et la nouvelle vague de cette littérature de langue française du Maroc sont représentées par ces jeunes poètes, autour de la revue SOUFFLES dirigée par A. Laâbi".
Jean Déjeux, Littérature maghrébine de langue française, Ed. Naaman, 1973.

     "Ainsi, toute description d'ensemble nous semble-t-elle devoir s'organiser autour du groupe SOUFFLES considéré comme élément focal dans la production littéraire de langue française".
Europe, n° spécial sur la littérature marocaine, juin-juillet 1979.

     "La revue SOUFFLES devint rapidement un carrefour de création et de réflexion pour les nouvelles générations marocaines avides de libérer leur pays, de lui restituer une identité, de lui offrir un futur. SOUFFLES a été lue à travers tout le Tiers Monde".
Les Nouvelles littéraires, 13 mars 1980.

     "La création de SOUFFLES, en 1966, par Abdellatif Laâbi, constitue un événement dont l'importance reste sans équivalent dans les autres pays du Maghreb".
Marc Gontard, La Violence du texte, Ed. L'Harmattan SMER, 1981.

     "C'est une revue fondamentale, nécessaire à qui veut comprendre l'itinéraire culturel, social contemporain du Maroc, et par-delà le Maroc, du Maghreb, des pays arabes, du Tiers Monde dans sa totalité".
La Quinzaine Littéraire, 1982.

     "Nulle part au Maghreb il n'y eut un mouvement poétique aussi marquant que celui de la revue SOUFFLES . . . La tentative de SOUFFLES est de s'affranchir du pouvoir et de la littérature, d'où l'élan euphorique qui caractérise sa revendication. Plusieurs poètes ont gravité autour de ce groupe, dont le bouillonnement volcanique perpétue jusqu'à ce jour une littérature terroriste brisant la logique à tous les niveaux".
Dictionnaire des littératures de langue française. Ed. Bordas, 1984.

     "La revue SOUFFLES eut le temps en 7 années d'existence de marquer la vie littéraire tant au Maroc qu'au Maghreb, avant son interdiction. Cette revue . . . cassure déterminante - par son projet - dans la vie littéraire tant marocaine que maghrébine".
Itinéraires et contacts de cultures. Littératures du Maghreb, Ed. L'Harmattan, 1984.

     "SOUFFLES avait véritablement forcé le destin, fait éclater les vieilles normes et habitudes, révélé de jeunes talents au langage coruscant, vrai, sans faux semblants".
Poésie 1, n° 122. Poètes marocains de langue française, 1985.

     "Un véritable mouvement littéraire et culturel, avec ses manifestes, ses actions, ses débats, ses critiques, puis ses orientations résolument idéologiques, se cristallise autour de la revue, influençant toute une génération d'intellectuels, d'écrivains et de plasticiens. Né ailleurs que dans un pays du Tiers Monde, un tel mouvement aurait peut-être été comparé à celui des Futuristes russes ou des Surréalistes français. En tout cas, les poètes de SOUFFLES sont doublement hérétiques : ils utilisent la langue française, et ils la sculptent à la dynamite".
Notre Librairie, n° 83, avril-juin 1986.


Présentation d'Abdellatif Laâbi
souffles: sommaire général ou sommaire du premier trimestre 1966
Sommaire de ClicNet

ClicNet 30 septembre 1997
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