souffles
numéro 5, premier trimestre 1967

ahmed bouanani : pour une étude de la littérature populaire marocaine
pp. 34-39


     L'histoire et la géographie du Maghreb out intéressé des auteurs étrangers aussi bien que des auteurs arabes. Mais il n'en fut malheureusement pas de même pour le patrimoine populaire. Qu'il s'agisse du folklore et l'absence d'ouvrages arabes dans les bibliographies maghrébines est grande. Nos écrivains semblent avoir été beaucoup plus attirés par les dictionnaires biographiques, l'hagiographie, le mémoire, les généalogies, et 1es chroniques, l'histoire et la géographie, les traités religieux, politiques, littéraires, et surtout par une poésie de cour. Une anthologie des diverses productions marocaines à travers les âges révélerait des noms et des ouvrages illustrés dans des domaines précités.

     La littérature orale populaire, les danses, la musique et les arts plastiques, héritage culturel de grande valeur, n'ont fait à ma connaissance l'objet de recherche que de la part d'auteurs étrangers, en majorité des spécialistes de l'ère coloniale.

     Un travail intéressant de reconnaissance fut conduit entre 1905 et 1930 sur le plan des sciences humaines, historiques, sociologiques, linguistiques, sous l'égide de l'Institut des Hautes Etudes Marocaines. D'importantes publications, comme les Archives Marocaines, la Revue du Monde Musulman, la revue des Etudes islamiques, Hespéris étaient consacrés aux résultats des différentes investigations.

     Mais la plupart des spécialistes de cette époque étaient d'éminents chercheurs, il n'en demeure pas moins que le travail de leur recherche ne fut pas poussé. Ils se contentèrent très souvent d'utiliser des renseignements abondant dans le sens de la politique pratiquée par le Protectorat.

     Dans une allocution faite le lundi 21 décembre 1925, lors de la séance d'inauguration du cinquième congrès de l'I.D.H.E., M. G. Hardy, directeur général de l'Instruction publique, mettait l'accent sur l'importance des recherches dans les colonies, jugeant que toute entreprise coloniale qui ne tient compte que de "l'épée ou de la charrue" et juge "la plume indigne d'un homme d'action" est vouée sinon à l'échec, du moins à "un sommeil voisin de la mort".

     "C'est un champ d'action morale que nous nous préparons de préférence à mettre en valeur et qu'il convient, c'est trop manifeste, de substituer 1e plus tôt possible au champ de tir".

     A l'assaut des troupiers, il fallait "un assaut de seconde vague, moins brillant sans doute et moins héroïque", celui des équipes de spécialistes qui entreprendraient une "conquête obscure et patiente, mais qui veut autant de méthode que la conquête par les armes et qu'on a certainement tort de ne point prévoir en toute circonstance analogue, de ne point organiser de parti pris". (1)

     Les recherches scientifiques se concevaient donc dans un but déterminé. Etudes historiques, sociologiques, géographiques, économiques, étaient fortement orientées et destinées à prouver l'action civilisatrice du Protectorat au Maroc.

     Les chercheurs indépendants ne pouvaient échapper à cette orientation. Aidés et assistés dans leurs conquêtes par les contrôleurs civils et les officiers d'affaires indigènes, il n'est pas difficile de deviner l'influence à laquelle bon gré, mal gré, ils furent soumis.

     Rien n'est plus éloquent que les études entreprises dans le domaine historique (2). A quelques exceptions près, toutes les histoires du Maroc (et de l'Afrique du Nord) aboutissent fatalement à justifier le système colonial. Le Maghreb de ces manuels est une terre farouche, mal servie par la nature, passant d'une domination à une autre, facilitée par on ne sait quelle prédisposition du Maghrébin toujours prêt, selon H. Basset, "à adopter les moeurs d'un nouveau maître aussi vite qu'il a oublié celles des anciens" (3). Manque de personnalité, individualité négative, incapacité de vivre sans dépendance, immobilisme chronique, autant d'arguments pour brosser une image désespérée du Maghrébin, et dont les illustrations puisées dans de nombreux ouvrages allongeraient inutilement la liste (4).

     Il va sans dire que, à côté de ces ouvrages sur l'Histoire du Maghreb, il en est qui sont méritoires. On ne peut manquer de mentionner les "sources inédites de l'Histoire du Maroc" de Castries ; certains documents et témoignages qui aideraient à l'élaboration d'une véritable Histoire du Maghreb, Histoire qui dégagerait les causes objectives des événements. L'historien appelé à cette tâche urgente et nécessaire devrait reconsidérer le passé à la lumière des rapports nouveaux et surtout cerner les problèmes dans leur juste proportion.

     Plus peut-être que les autres domaines, la sociologie du Maghreb a offert aux spécialistes un champ d'investigation fructueux à leurs curiosités et à leurs théories, suivant fidèlement le processus de leurs collègues historiens. On insiste particulièrement sur les survivances païennes relevées chez certaines tribus marocaines, dans les pratiques et dans les croyances, pour appuyer les hypothèses historiques, conclure à l'islamisation superficielle des Berbères, et, pis encore, leur attribuer une origine européenne, vu "le pourcentage appréciable de blonds" (5) qu'on trouve parmi eux. D'un autre côté, on relève les coutumes "évidemment inconnues de l'Orient" (6). Dans son essai sur les feux de joie au Maroc (7), Laoust apporte de nombreux témoignages inédits sur "la croyance indigène aux effets purifiants et salutaires des feux" que les Berbères allument à la mi-été. "Il y a dans tous les traits essentiels une étroite ressemblance entre les coutumes européennes de la Mi-Eté et celles qui règnent dans l'Afrique du Nord-Ouest". Cette recherche de la ressemblance entre les coutumes européennes et celles des Berbères dénote assez bien une volonté un peu forcée de prouver des hypothèses établies à l'avance (8). On cherche plus à illustrer des idées qu'à étudier des faits.

     Les spécialistes s'accordent aujourd'hui à penser qu'il existe un héritage commun à tous les peuples de l'humanité. Le folklore marocain présente certainement des affinités avec le folklore des autres pays, mais cet aspect n'intervenait dans les arguments des enquêteurs de l'ère coloniale que dans la mesure où il fallait démontrer le manque d'originalité des maghrébins, en l'occurrence les Berbères, et de prouver leur islamisation superficielle et la vivacité de leur paganisme. L'objectif visé était simple : démontrer que le peuple marocain ne doit rien au monde arabe, plutôt tout à Byzance, aux romains, donc à la civilisation latine, donc... Parlant de la fameuse notion de "permanence berbère" dans laquelle certains historiens voyaient le fait essentiel, de l'Histoire du Maghreb, Mohammed Sahli écrit (9) : "Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, devant l'essor des mouvements nationalistes nord-africains, la notion de "permanence berbère" répondait également â un autre souci. C'était une tentative pour nier les apports arabo-islamiques qui ont changé la face et l'âme du Maghreb, pour isoler celui-ci du reste du monde arabe et le priver ainsi d'une solidarité agissante aux heures décisives d'une lutte qui avait déjà commencé".

     Une autre caractéristique de ces études : l'étalage hallucinant des sectes maraboutiques et des confréries, des légendes des Saints patrons, des cultes des grottes, des arbres, des sources, auxquels on trouve des ascendances païennes (fétichisme, animisme, totémisme". On comprend aisément que de tels sujets aient aiguillonné la curiosité de nombreux chercheurs.

     Les exemples ne manquent pas pour démontrer que le Protectorat se servit sciemment des cultes maraboutiques comme de moyens d'exploitation du peuple et d'instruments de régression sociale et intellectuelle. La tactique n'avait rien d'original dans un pays où le pouvoir monarchique s'était toujours appuyé sur les marabouts quand il ne se réclamait pas d'eux. Les grandes familles des chorfa, puissantes et riches, avaient été traditionnellement fidèles à la dynastie régnante ; quand elles refusaient de collaborer au pouvoir, elles se voyaient irrémédiablement persécutées jusqu'à la soumission ou, le cas échéant, jusqu'à leur anéantissement. (Les marabouts du Sous et les Saadiens, les marabouts de la Tassaft et Moulay Ismaïl, les marabouts de la Sila et Moulay Rachid, etc.)

     Les marabouts ont cultivé un obscurantisme latent dans les masses populaires. A certaines époques de l'histoire du Maroc, ils furent les principaux moteurs de la résistance contre les invasions étrangères. Aux débuts de ce siècle, Si certains chefs de confréries combattirent vaillamment l'armée d'invasion, il en fut d'autres qui ne restèrent pas insensibles aux avantages que leur accordait le Protectorat.

     Ce que l'on peut appeler "la politique berbère" fut donc une des principales directives du Protectorat ; elle influença toute sorte de recherche, Que ce soit dans les études historiques, sociologiques, ou dans celles relatives au folklore, à l'ethnographie, etc., on retrouve cette tendance de la part des spécialistes à appuyer, consciemment ou non, des thèses racistes et une politique de division. On essaya même de dégager les caractéristiques de l'éternel Berbère, type humain inchangeable et qui se trouve, selon une formule consacrée, dans "un état de perpétuel servage".

     Dans le vaste mouvement des recherches entreprises tant dans le cadre privé que dans celui de l'Institut des Hautes Etudes Marocaines, la tradition orale - plus précisément la littérature populaire - ne fut point négligée. Elle eut sa pléiade de curieux et de passionnés comme Justinard, Laoust, Dermenghem... et de théoriciens chevronnés comme H. Basset, Stumme, Mouliéras, Biarnay, etc.

     Maintes légendes historiques, hagiographiques, bibliques, cosmogoniques, d'innombrables versions régionales de contes merveilleux ou plaisants, des chansons et des comptines ont été recueillies partout dans le Maroc, répertoriées et annotées avec érudition. Transcrits en caractères latins ou bien traduits de l'arabe ou du berbère en français, ces contes et légendes constituent des recueils de valeur très inégale. Les contes merveilleux et les contes plaisants ainsi que les proverbes et les dictons populaires étaient surtout utilisés dans des études linguistiques, leur aspect (pour ne pas dire leur valeur) littéraire étant jugé de moindre importance.

     Les mêmes méthodes, appliquées à l'étude de l'Histoire ou de la sociologie maghrébine se retrouvent dans les divers ouvrages consacrés à la littérature orale populaire dont le prototype est certainement l' "Essai sur la littérature des Berbères", de Henri Rasset, essai qui demeure jusqu'? présent le plus achevé dans ce domaine.

     Remarque. - Le vocable de "marocain" est toujours soigneusement écarté pour qualifier la littérature orale populaire. Les titres des ouvrages qui sont consacrés à son étude en témoignent. Il s'agit dans tous les cas de littérature berbère opposée à une littérature arabe, de contes berbères secs et de contes arabes chatoyants (en arabe dialectal), etc. Et même quand il arrive à un ouvrage de porter le titre d' "Anthologie de la littérature marocaine" (10), son auteur ne peut s'empêcher de considérer cela comme un tour de force. H. Duquaire rapporte à ce propos l'histoire d'un fonctionnaire de la Résidence qui, s'avisant que le Maroc manquait de drapeau, en fabriqua un et, sans consulter personne, l'alla planter sur les monuments publics. "On le respecte aujourd'hui comme s'il avait toujours été le symbole de l'unité du pays". Et l'auteur de planter son titre comme un drapeau, en s'excusant d'une pareille hérésie.

     Par la méthode comparative, des folkloristes comme R. Basset, Dermenghem, Laoust ont tenté de retrouver toutes les réminiscences des contes et légendes marocains : références aux sources méditerranéennes du monde gréco-latin, ressemblances plus ou moins accentuées entre les thèmes, etc. D'intéressantes hypothèses ont été prononcées qui demandent à être étayées, mais qui ne furent édifiées que pour mettre l'accent sur le paganisme du Berbère au profit de certaines visées tendant à démontrer 1'instabilité de ses croyances.

     C'est le propre de toute tradition orale vivante d'être continuellement ouverte aux influences des autres civilisations. Albert Ayache, dans un chapitre sur la formation du peuple marocain (11), décrit assez bien ce jeu d'influences qui témoigne de la variété et de la richesse du patrimoine national. La civilisation des premiers habitants du Maroc est ancienne et remonte à des origines encore mal définies. Les danses de la guédra, de l'ahouach et de l'ahidous ; les musiques et les chants, la poésie, les contes, les légendes et les proverbes, tout cet ensemble du patrimoine ancestral témoigne avec l'originalité de l'architecture des kasbahs et des ksours, la tradition artisanale des tapis, de la poterie et de la bijouterie, du goût artistique et de l'ancienneté de la culture marocaine. Mais cette culture ne s'est pas développée en marge des mouvements universels ; elle s'est incessamment enrichie d'apports extérieurs sans jamais perdre sa personnalité, et il serait absurde de ne pas en tenir compte pour pouvoir se permettre de parler par exemple d'un folklore arabe en bon voisinage avec le folklore berbère qui lui est totalement étranger.

     Par des arguments souvent sans fondements, repris par les uns et les autres, les auteurs sont amenés fatalement dans le cadre de la discrimination raciale instaurée par le Protectorat, à considérer la tradition orale marocaine comme un tissu de pauvretés qu'aggravent "l'indigence de la langue, le manque d'imagination descriptive du Berbère et l'absence de toute littérature écrite où il pourrait renouveler son fonds" (12).

     Laoust parle de "langue barbare", de "langue d'enfant, pauvre d'idées, pauvre d'images, impropre à toute spéculation scientifique". Mais il ne peut s'empêcher d'avouer qu' "il existe une langue poétique berbère avec des licences innombrables, un symbolisme si plein de sous-entendus que nous ne pénétrons jamais exactement le sens des poèmes. Elle obéit à des lois que nous ignorons, aucun auteur ne s'étant jusqu'ici avisé de les étudier devant les difficultés réelles de l'entreprise" (13).

     Reprenantà son compte l'argument de H. Basset sur le manque d'imagination descriptive du Berbère, Laoust écrit (14) : "Rares sont cependant les gens capables de dire des contes cohérents. La traduction de leurs versions que, déjà de son temps, Hanoteau qualifiait de galimatias, donne des récits heurtés, plein d'incohérences et parfois de contradictions. Souvent, c'est la mauvaise mémoire du conteur qui lui fait abréger les thèmes et les mêler à d'autres."

     On ignore dans quelles conditions les contes ont été recueillis, mais on imagine aisément les difficultés que les chercheurs ont rencontrées dans leurs travaux, la méfiance à laquelle ils se sont heurtés, voire la crainte provoquée par la présence de l'intrus, du contrôleur civil, etc. Le conteur ou la conteuse est privé de l'élément naturel : halka, réunion familiale et intime. Par ailleurs la dictée des contes n'est pas pour faciliter la tâche. Autant de contraintes qui retiendraient les débordements du conteur le plus imaginatif.

     Les contes marocains sont à l'image de la société qui les a façonnés, société qui a hérité d'un style sobre, sans emphase, et d'une cohésion que l'on remarque indubitablement dans l'architecture par exemple de la poterie. Ce style caractérise 1a plupart des contes africains, contes qui paraîtraient "indigents" à qui veut les comparer aux Mille et une Nuits où la richesse de la description, le surplus du détail correspondent à un art confiné, urbain.

     Le recueil des contes kabyles de Marguerite-Taos Amrouche (15) par exemple, alliant la subtilité et le rythme à une poésie fidèle à la création populaire, est foncièrement différent des recueils antérieurs groupant à peu près les mêmes contes, preuve que la richesse ou l'indigence d'un conte oral ne dépend en fin de compte que du talent du conteur lui-même, et non comme on a voulu le faire croire d'une infirmité atavique de l'imagination du "Berbère".

     Un recueil de la littérature populaire marocaine reste à faire. Il convient avant tout d'approfondir l'analyse de la narration traditionnelle et de se confiner dans l'étude de quelques styles personnels. Comme nous l'avons signalé précédemment (16), la participation de conteurs professionnels s'impose.

     Il faut aussi mettre en évidence la technique concrète de la représention :

     - accompagnement musical du récit (variant avec les régions : deux flûtes de roseau dans l'Oriental, guembri dans le Rif, etc.) ;

     - représentation théâtrale accompagnant le récit.

     a) représentation non figurative, consistant dans des mouvements du corps à signification universellement établie ;

     b) chorégraphie figurative, mimant plus ou moins schématiquement certains des épisodes du récit (dans les récits à thème comique notamment).



A VENIR:
- LA TRADITION ORALE
- BIBLIOGRAPHIE...



1: "Hespéris", 1925, T. V.
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2 : Se référer à l'excellent ouvrage de M. Sahli : "Décoloniser l'histoire", Maspero, 1965.
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3 : H. Basset : "Essai sur la littérature des Berbères", p. 29.
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4 : Consulter : "Le passé de l'Afrique du Nord", de E.F. Gaulier ; "Histoire de l'Afrique du Nord", de C.A. Julien ; "Histoire ancienne de l'Afrique du Nord", de S. Gsell" ; "Histoire du Maroc", de H. Terrasse.
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5 : E. Westermarck : "Survivances païennes dans la civilisation mahométane", Payot, 1935.
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6 : Ibidem.
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7 : E. Laooust: 'Noms et cérémonies des feux de joie chez les Berbères du Haut et de l'Anti-Atlas', "Hespéris", 1921.
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8 : Dans "Berbères et Arabes" (Payot 1950>, le général Brémont affirme que la Berbérie est un pays européen. "C'est la race nordique européenne, celle des gaulois, des suédois : on la retrouve encore surtout au Sud de la Kabylie à la frontière tunisienne". Références à Levistre (Contribution aux Etudes berbères) et à Victor Piquet qui parle de "libyens blonds" dans son ouvrage "les Civilisations de l'Afrique du Nord".
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9 : Ouvrage déjà cité.
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10 : Henri Duquaire, Pion, 1947.
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11 : "Le Maroc", Editions sociales, 1956, p 23.
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12 : Laoust : "Contes berbères du Maroc", T. 11, 1949.
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13 : "Hespéris", 1921.
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14 : "Contes berbères du Maroc".
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15 : "Le grain magique" (contes, poèmes et proverbes berbères de Kabylie), Maspéro, 1966.
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16 : Voir SOUFFLES, no 3 : Introduction à la poésie populaire marocaine.
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