Camille Mondon
Le gohei de Kokura
C'est devant la beauté du pliage de papier blanc que je me suis arrêtée. Balancés par le vent, plusieurs zigzags identiques étaient accrochés sur une grosse corde qui entourait le pavillon du sanctuaire Shintô de la ville de Kokura. D'origine chinoise, l'art du pliage de papiers non découpés ou collés semble avoir été adopté par les moines du Japon pour honorer les esprits du Shintoïsme ou Kamis. Le gohei, constitué de deux bandes de papier plié en forme d'éclair lumineux éloigne les esprits malfaisants et purifie le sanctuaire (de Kokura). La corde appelée shimenawa, faite d'une grosse torsade de paille de riz lavée de toute impureté délimite l'enceinte habitée par l'esprit vénéré; eau, montagne, soleil, objet sacralisé, animal céleste, homme divinisé. L'éclair de papier plié qui vibre avec le vent peut être très différent dans sa forme d'un sanctuaire à l'autre selon la divinité qu’il protège. Celui de Kokura, dans sa simplicité, est purement magnifique.