Flâner, se promener, dériver, aller et venir, gambader, marcher le nez en l'air, nager, filer doux/doucement, regarder, avoir du temps, être libre, être détachée, avoir ce luxe, se déplacer, bouger, être debout en mouvement, être éveillée, visiter, découvrir, être distraite, se laisser porter par la marche, être vacante, percevoir, voir, observer, être inattentive, se balader, avoir l'élégance de la promeneuse, la légèreté, absence de bagage, nudité, être isolée dans la foule des actifs, être oisive sans insolence, innocence et discrétion, sans appuyer, voguer, être dans le vent, le soleil, aller par beau temps… qui pourrait flâner sous une pluie battante? Flâner se fait dans des conditions climatiques optimales, flâner ou ne pas appartenir, être séparée du corps social, s'absenter, vivre dans des parenthèses ouvertes, s'ouvrir les poumons et le coeur, vivre dans la disponibilité, aller sur les lieux de flânerie, rencontrer les flâneurs, se saluer, se reconnaître, former des groupes de privilégiés, s'afficher flâneuse, appartenir à une classe sociale durablement ou temporairement nantie… qui flânerait au moment d’aller à son travail? Je flâne donc je vis tranquille, je prends mon temps, je suis un flot anonyme sans galoper, sans me précipiter, je me repose, je me relaxe, je respire mieux, je rêve, je me souviens… Est-ce que je fais des projets? Est-ce que je suis inquiète? Je folâtre et fais tourbillonner ma parure tandis que j'enjambe ou dépose mes jambes mes pieds élégamment sur la chaussée. Cet itinéraire inventé peut-être ou suivi avec délice m'appartient pleinement, je lui donne sens, j'invente mon tracé, choisis mon parcours, essaye des écarts, des retours sur la voie royale, je suis une reine dans les rues de Paris, les rues de la capitale jolie. Je suis le beau monde, sans occupation, sans nécessité, je m'envole, heureuse de regarder sans voir, de visiter sans guide, de respirer sans m'essouffler, je circule… Où vont les autres, pauvres gens rivés à leurs affaires? Pour moi, rien de pareil, pour d'autres comme moi, rien de semblable, nous allons et nous nous croisons, civilement, avec un sourire d'aise, le corps détendu, l'estomac léger, rien ne nous prive de la liberté d'aller où l'on veut sans hâte… Flâner, est-ce une activité de solitaire? Est-ce que je peux flâner en compagnie? La conversation ne risque-t-elle pas de troubler la libre coulée du temps de la flânerie? Je t'entends. Pourquoi faut-il t'écouter, te parler? Pourquoi faut-il jouer à flâner à plusieurs? S'il le faut vraiment, j'entre en devoir, la flânerie se défait de ses euphories, elle ne reconnaît plus ses mythes, je marche bruyamment dans la ville.
Flâner, se promener, dériver, aller et venir, gambader, marcher le nez en l'air, nager, filer doux/doucement, regarder, avoir du temps, être libre, être détachée, avoir ce luxe, se déplacer, bouger, être debout en mouvement, être éveillée, visiter, découvrir, être distraite, se laisser porter par la marche, être vacante, percevoir, voir, observer, être inattentive, se balader, avoir l'élégance de la promeneuse, la légèreté, absence de bagage, nudité, être isolée dans la foule des actifs, être oisive sans insolence, innocence et discrétion, sans appuyer, voguer, être dans le vent, le soleil, aller par beau temps… qui pourrait flâner sous une pluie battante? Flâner se fait dans des conditions climatiques optimales, flâner ou ne pas appartenir, être séparée du corps social, s'absenter, vivre dans des parenthèses ouvertes, s'ouvrir les poumons et le coeur, vivre dans la disponibilité, aller sur les lieux de flânerie, rencontrer les flâneurs, se saluer, se reconnaître, former des groupes de privilégiés, s'afficher flâneuse, appartenir à une classe sociale durablement ou temporairement nantie… qui flânerait au moment d’aller à son travail? Je flâne donc je vis tranquille, je prends mon temps, je suis un flot anonyme sans galoper, sans me précipiter, je me repose, je me relaxe, je respire mieux, je rêve, je me souviens… Est-ce que je fais des projets? Est-ce que je suis inquiète? Je folâtre et fais tourbillonner ma parure tandis que j'enjambe ou dépose mes jambes mes pieds élégamment sur la chaussée. Cet itinéraire inventé peut-être ou suivi avec délice m'appartient pleinement, je lui donne sens, j'invente mon tracé, choisis mon parcours, essaye des écarts, des retours sur la voie royale, je suis une reine dans les rues de Paris, les rues de la capitale jolie. Je suis le beau monde, sans occupation, sans nécessité, je m'envole, heureuse de regarder sans voir, de visiter sans guide, de respirer sans m'essouffler, je circule… Où vont les autres, pauvres gens rivés à leurs affaires? Pour moi, rien de pareil, pour d'autres comme moi, rien de semblable, nous allons et nous nous croisons, civilement, avec un sourire d'aise, le corps détendu, l'estomac léger, rien ne nous prive de la liberté d'aller où l'on veut sans hâte… Flâner, est-ce une activité de solitaire? Est-ce que je peux flâner en compagnie? La conversation ne risque-t-elle pas de troubler la libre coulée du temps de la flânerie? Je t'entends. Pourquoi faut-il t'écouter, te parler? Pourquoi faut-il jouer à flâner à plusieurs? S'il le faut vraiment, j'entre en devoir, la flânerie se défait de ses euphories, elle ne reconnaît plus ses mythes, je marche bruyamment dans la ville.