Mallarmé
Méry
Sans trop d'aurore à la fois enflammant
La rose qui splendide et naturelle et lasse
Même du voile lourd de parfums se délace
Pour ouïr sous la chair pleurer le diamant,
Oui, sans ces crises de rosée! et gentilment,
Ni brise si le ciel avec orageux passe,
Jalouse d'ajouter on ne sait quel espace
Au simple jour le jour très vrai du sentiment,
Ne te semble-t-il pas, Méry, que chaque année
D'où sur ton front renaît la grâce spontanée
Suffise selon tant de prodige et pour moi,
Comme un éventail seul dont la chambre s'étonne,
A rafraîchir du peu qu'il faut ici d'émoi
Toute notre native amitié monotone.
Samedi matin 31 Décembre 1887
Je laisse ces vers en partant, pour qu'ils arrivent demain, à l'heure où je vous aurais embrassée, mon amie, si j'avais été parisien: c'est être un peu près de vous. S. M.