Marybé. Le chômeur

Sans un mot immobile
Le coeur pris dans un étau
Tourne à vide la machine
Luisantes les lames des couteaux

Des mots martèlent sa tête
Plus de travail, congédiement
Demain, que va-t-il pouvoir faire
Il vient d'avoir cinquante ans.

L'usine, c'était son horizon
Sa machine, sa meilleure amie
Sa famille, tous ses compagnons
Son travail, sa raison de vivre.

Avec des gestes d'automate
Il se remet à travailler
Conscient des dernières heures qu'il passe
A exercer son métier.

Que lui réservent les lendemains
En lui s'élève un vent de peur
Tristement regarde ses mains
Dorénavant mains de chômeur.

Juillet 1996


Texte de Marybé (Copyright © 1997)

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