souffles
numéro 4, quatrième trimestre 1966

abdallah stouky : l'intellectuel du tiers-monde et l'édification nationale
pp. 13-18


     Le monde actuel s'achemine à travers mille détours et péripéties, mais bien réellement, en définitive, vers le socialisme. Pour ce faire, l'histoire n'emprunte pas de voie royale. Mais l'a-t-elle jamais fait ? Le tiers-monde où se joue désormais la partie entre 1'impérialisme et les forces de liberté est en proie à une instabilité politique très grande. Au sud-est asiatique une guerre inhumaine et injuste continue à faire peser sur l'humanité la menace effroyable d'une guerre thermo-nucléaire.

     Tout cela est motivé principalement par le processus de décolonisation, entamé depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ce phénomène, d'ampleur planétaire, s'avère être de loin beaucoup plus important que le séisme de la révolution socialiste d'Octobre en Russie.

     Devant cet état de fait, l'impérialisme le plus intelligent (1) a préféré lâcher du lest et changer ses méthodes d'exploitation classique des pays et des peuples. De plus, l'impérialisme nord-américain, de loin le plus virulent, a commencé à étendre sa domination sur des continents qui avaient, de "tous temps", été déclarés: chasse gardée de l'Europe.

     A peine indépendants, les pays du tiers-monde se trouvaient devant un nouveau danger, beaucoup plus subtil que le premier, plus difficilement combattable. La tâche qui s'imposait était donc de continuer le processus de libération nationale, en transformant les indépendances formelles en indépendances authentiques. C'est-à-dire de passer de l'indépendance à la révolution. Or, peu de pays l'ont fait, car la direction du mouvement de libération nationale n'était pas toujours entre les mains des masses laborieuses. Les directions en place, bourgeoises ou petites-bourgeoises arrivistes, préféraient la plupart du temps composer avec 1'impérialisme international, faisant fi des revendications populaires.

     Mais être inféodé à l'impérialisme signifie le maintien et même le renforcement des structures sociales rétrogrades. Et par conséquent, l'immobilisme total, tant sur le plan social, économique que culturel.

     Mais les exigences du siècle sont là. Devant la démographie galopante, la famine, l'avarice de l'aide extérieure réellement désintéressée et efficace, il n'y a qu'une seule issue: la croissance économique ! D'ailleurs cette issue est inéluctable, à plus ou moins brève échéance. Karl Marx ne dit-il pas quelque part : "les nations développées ne font que montrer aux nations moins développées, le visage de leur avenir" ? Mais chaque retard, chaque recul impliquent des souffrances nouvelles et des problèmes en plus.

     Beaucoup de régimes utilisent, par démagogie ou sincèrement, le slogan du socialisme. Mot miracle et panacée à tous les maux ! Toutefois la plupart du temps ils omettent - quand leur bonne foi n'est pas mise en doute - de s'assurer réellement les conditions d'une libération effective qui ne peut passer que par une mobilisation et une politisation des plus larges masses populaires. Il a suffi, parfois, d'une simple chiquenaude pour renverser un régime qui se targuait d'être l'émanation directe du peuple (2).

     Or, il est impossible de construire le socialisme avec une économie instable, des structures sociales rétrogrades et en étant assujetti à une emprise étrangère. On ne peut préparer l'avènement du socialisme qu'en passant par l'étape nécessaire de 1'édification nationalitaire (3). L'indépendance ne peut tout au plus apporter que la souveraineté politique, et encore. Il faut être très naïf ou du genre paternaliste de la gauche française pour croire qu'elle est autre chose et se déclarer "déçu" de ses résultats.

     Avant donc de songer à parler édification du socialisme, il s'agit de refaire l'unité des masses laborieuses pour la lutte, combien dure cette fois, mais décisive, contre les ennemis de l'intérieur et contre ceux de l'extérieur. L'instrument irremplaçable dans cette lutte ne saurait être autre chose qu'un parti politique de type révolutionnaire. Et gare aux ennemis qui ne reculent ni devant le chantage, ni devant les sabotages et recourent même à la guerre civile ou à l'intervention armée.

     Le but de tous ces efforts - processus d'édification nationalitaire - vise à réintégrer le pays sous-développé dans l'histoire ou comme le dit Lacheraf "lui faire rejoindre le cours utile de l'histoire et y participer par d'autres conquêtes". C'est cela qui s'appelle combler le fossé existant entre nations industrielles et pays sous-développés. Cette voie est dure mais il n'y en a pas d'autre. L'exemple du paradis koweitien est tout à fait accidentel et artificiel.


     Quel peut être le rôle de l'intellectuel du tiers-monde dans ce processus ? Avant tout, comme partout ailleurs dans le monde. il doit s'appliquer à démonter les mécanismes des systèmes d'oppression, expliquer et combattre les réflexes inhibiteurs, bref donner aux masses populaires l'arme idéologique qui leur fait défaut. Mais plus encore, il s'agit pour lui de déterminer les moyens d'agir pour ne jamais cesser d'être soi-même dans un monde essentiellement soumis à l'hégémonie de l'autre. Où qu'il soit - sur place ou dans une métropole d'un pays développé (4) - il se doit d'oeuvrer en vue de la reconquête de 1'identité de son peuple qui passe par une distanciation temporaire par rapport à l'ancien oppresseur.

     "L'opération à entreprendre, note Anouar Ahdelmalek, n'est ni la prolongation du seul 'moi' historique, ni l'imitation de 1' 'autre' contraignant, mais bien plutôt celle-ci : étudier, reconnaître le terrain national reconquis, sous ses deux dimensions - historique et sociologique - pour mettre à nu ce qui en constituait la spécificité propre ; puis l'enrichir de ceux parmi les apports de la civilisation industrielle susceptibles de promouvoir le progrès matériel et idéal de ce terrain, d'en accélérer la marche en avant, de mieux mettre en valeur la spécificité qui, tout en évoluant, demeure inaliénablement sienne, sans le dénaturer, le forcer, le déformer, en un mot sans l'aliéner".

     Ceci n'a, bien sûr, rien à voir avec "le retour aux sources" que prône la lie des réactionnaires. Pour être national, le citoyen ne devra pas porter le costume traditionnel et le peintre s'astreindre à reproduire la flore et la faune locales.

     Dans cette quête ardente de l'authenticité, le marxisme s'avère être une arme essentielle et indispensable. Nous ne parlons pas du "marxisme" considéré comme une idéologie enfermée dans des carcans post-staliniens mais de la méthode marxiste. Il ne s'agit pas de s'évertuer à faire rentrer de force des réalités vivantes et complexes dans des schémas préétablis. Sans le marxisme, partie intégrante de la pensée nationale, la renaissance souhaitée risquerait de se tourner en un repli sur soi inintelligent et inopérant.

     Beaucoup diront, et Franz Fanon (5) avait déjà relevé cette objection, que le fait qu'il y ait eu une brillante civilisation almohade au Maghreb ne change rien à la situation actuelle de l'Afrique du Nord. D'autres souligneront qu'aucun état impérialiste ne s'est installé quelque part en évoquant l'inexistence d'une culture propre à ce pays.

     Le problème est en fait mal posé. Il ne s'agit pas tellement de se raccrocher à un passé glorieux pour éviter de sombrer dans le désespoir ou le complexe d'infériorité, mais d'éviter que la méconnaissance du passé ne pèse sur nous comme une lourde fatalité. L'histoire nous importe car le passé fait partie intégrante de nous-mêmes, de notre personnalité. Cette connaissance ne saurait être un divan mais un tremplin vers l'avenir (6).

     Tout ceci n'aurait pas été tellement grave si le colonialisme n'avait pas essayé, dans ses tentatives de perpétuer sa domination, de nier la civilisation, la culture et toute la personnalité de la nation colonisée. C'était là l'appoint apporté par les historiens et sociologues colonialistes à la conquête par les armes. Succédant aux premiers écrits des généraux (7) de la conquête qui n'ont pu qu'être impressionnés par la résistance de la nation en question, la batterie des "maîtres compilateurs" commença son offensive criminelle. L'université d'Alger, par exemple, fournit pour tout le Maghreb un nombre impressionnant d'hommes qui consciemment ou inconsciemment furent les serviteurs du colonialisme français. L'opération était simple: il fallait montrer que toute l'histoire - dans la mesure où il pouvait y en avoir une - des nations colonisées ne reflète qu'un processus devant amener la colonisation (8). Tout y passait, les conventions idéologiques, les déterminismes sociologique, racial et géographique. De temps en temps, les autorités demandaient la parution "opportune" d'un ouvrage prouvant le bien-fondé et l'utilité de telle ou telle décision prise à l'encontre des intérêts autochtones. Les fonds de l'Etat servaient à faire des fouilles archéologiques qui ne servaient qu'à montrer que la France est l'héritière de Rome ou de Byzance au Maghreb.

     Les colonialistes au moment où "tout" semblait asseoir la pérennité de leur présence trouvèrent mille et un moyens de chanter l'épopée de "la race néo-latine". Ils débaptisèrent des villes et des villages : Kachkate devenait Louis-Gentil, Sidi-Kacem Petitjean, Kenitra Port-Lyautey. Des hagiographes surgirent pour consacrer des volumes entiers aux martyrs de la chrétienté et de la civilisation. On mettait, d'ailleurs, dans le même sac le général Lyautey, le colon Chavent, le troufion Durant et l'épicier Hernandez. Un nouveau far-west était là, à portée de la main. Bien sûr, il y avait les Arabes, gênants et paresseux. Mais l'exemple nord-américain était tentant à suivre. En un mot, il ne s'agissait plus de repartir de ce pays où l'on était arrivé "sans trouver rien, ni personne" (9). La décolonisation a certes ouvert les yeux aux moins atteints parmi ces gens-là. Qui reconnaît en l'honorable professeur Berque, l'ancien fonctionnaire de la résidence au Maroc ?

     Mais le moment n'est plus de quémander aux historiens européens une histoire véritable de nos pays. Le besoin se fait sentir impérieusement "de rétablir de l'intérieur, cette fois, une vérité trop longtemps négligée systématiquement niée".

     D'ailleurs, M. Charles-André Julien n'a-t-il pas écrit au terme de son monumental ouvrage sur l'histoire de l'Algérie contemporaine : "L'Algérie indépendante doit tirer de son sein des historiens qui rechercheront la documentation et les traditions locales et pourront renouveler les questions, en mettant en relief des ressorts dont l'importance a pu échapper à des Occidentaux" (10). Seulement, l'Algérie n'a pas attendu le feu vert de M. Julien pour se mettre au travail. Depuis longtemps des historiens comme Mostefa Lacheraf, Sahli, pour ne citer que ceux-là, ont essayé de rétablir la vérité, dans des conditions de travail souvent précaires et presque sans documentation, palliant à cette pénurie par des techniques interprétatives comme la psychanalyse (inconscient collectif), l'ethnographie, etc. L'ouvrage de M. Sahli, "décoloniser l'histoire", a été à ce sujet une intéressante introduction à tout le travail qui reste à entreprendre. Toutefois, cet ouvrage pèche, à notre avis par le fait même qu'il ne fait presque pas mention des travaux en cours et par le fait également que l'historiographie traditionnelle arabe - depuis Ibn Khaldoun jusqu'à nos jours - n'est pas passée au crible de la critique scientifique. Cette historiographie se revendique idéologique et considère l'histoire comme "un lieu de justification". Il arrive ainsi que sur certains points 1'historiographie traditionnelle tombe dans des vues absolument en accord avec les colonialistes : les déterminismes, l'histoire hors toute chronologie, la religion comme fondement essentiel de la lutte contre l'envahisseur, etc... La naïveté pousse certains historiographes traditionnels jusqu'à considérer que la culture, la langue sont plus forts que les hommes. Ils essaient de trouver en quoi, par exemple, la langue arabe est moins précise et explicite que les langues européennes... Ils oublient que l'impératif biologique de civilisation et de permanence du besoin culturel a obligé le colonisé à se doter d'une culture de nécessité. Le colonisé s'impose une auto-pédagogie "qui rend naturellement caduques les valeurs auxquelles cependant il est le plus attaché, lesquelles deviennent... des traditions au sens propre du terme, vénérables quoique socialement inopérantes, par opposition aux choix inefficaces qu'on fait, peut-être à contre-coeur". Mais il n'y a là aucune tendance du peuple colonisé à s'assimiler. Le voudrait-il même que cela serait impossible car en contradiction absolue avec l'essence même du colonialisme. Le peuple colonisé ne croit pas comme ses bourgeoisies à la légende de l'assimilation dont se gargarisent les modernistes. A ses yeux ce n'est là que le signe de ralliement des bourgeoisies au colonialisme et la trahison des intérêts du peuple. Il laisse les greffes miraculeuses faites sur les corps à M. Mohammed Aziz Lahbabi qui écrit dans "De l'être à la personne" : "Ces élites sentent vivre seules le sentiment grave et décisif du choix entre la civilisation artisanale, la leur, et la civilisation industrielle contemporaine. Elles ont vu, étudié et parfois assimilé ces deux civilisations. Or l'assimilation ne se fait pas sans heurt, sans lutte, ni sans angoisse." Permettons-nous de douter de ce qu'affirme M. Lahhabi et de souligner que des opérations de ce genre ne donnent jamais que des hommes possédant une sous-culture hybride.


     La pratique théorique de Anouar Abdelmalek, Mostefa Lacheraf, Salhli et bien d'autres démontre - il en est besoin puisque le marxisme est tenu de tout côté pour une idéologie de masse comme une autre - que le marxisme est essentiel pour nous et n'est pas seulement un objet neutre de culture. Lacheraf, en particulier, nous montre à la lumière de la critique marxiste l'importance de l'histoire de la colonisation pour l'intelligence de notre époque et des problèmes des pays du tiers-monde. Celte importance vient du fait que la colonisation "a amorcé un mouvement irrésistible dans le sens de la transformation de la société traditionnelle et qu'elle constitue un état de disponibilité active ponctué par des courants émancipateurs sans cesse contrebattus".

     L'étude de cette période décisive nous permet d'expliquer entre autre le fait que les masses paysannes restent, toujours à 1'écart de la vie active du pays. Au Maghreh, la paysannerie a été trahie par les états-majors politiques. Ayant lutté inlassablement, par instinct contre l'accaparement des terres par la colonisation, elle a souffert patiemment mais a réussi, tant bien que mal, à préserver une partie du patrimoine foncier du pays. Ce ne fut pas une épopée mais une lutte obscure et ingrate.

     Cette même paysannerie a été un apport décisif à la lutte armée. Elle s'attendait, l'indépendance arrivée, à voir le pouvoir national prendre le contre-pied de tout ce qui était l'assise du régime colonial. Sa déception devant la nouvelle politique fut inhibitrice. Certes, sa situation reste révolutionnaire; mais elle n'a jamais eu de "sens révolutionnaire proprement dit". Voués à la faim, les paysans sont en situation révolutionnaire; mais la dispersion, l'inanition, l'ignorance, les féodalités terriennes ou partisanes ne favorisent pas en eux l'apparition d'une conscience de classe et ils n'ont de prise à peu près sur rien. Un paysan a demandé un jour au président Senghor : "Dites-moi, président, quand est-ce qu'elle se termine, l'indépendance ?"

     La petite bourgeoisie, par contre, peut se permettre tous les espoirs. Servie par le fait, qu'elle réside en ville, lieux de décision et coeur industriel du pays, elle s'accapare tout par souci du confort. Les nationalisations, la réforme agraire sont, pour elle autant, de moyens de mettre la main sur les richesses des anciens colonisateurs. Elle s'empresse donc de blanchir de véritables fossoyeurs du pays sous prétexte de l'alliée objective, continue à faire ostentation de son incompétence et de sa sous-culture et enfin désamorce la combativité de la classe ouvrière en l'encadrant d'un appareil bureaucratique. Tout ce que gagne cette petite bourgeoisie qui s'allie d'ailleurs avec les grosses fortunes, elle le fait au détriment de la paysannerie et du sous-prolétariat urbain.

     Dans ces rapports entre classes, résident les données d'une nouvelle politisation des masses.

     La lutte pour l'édification nationalitaire n'est pas de tout repos. Elle implique de la vigilance et un sens aigu des responsabilités. Elle ne signifie en aucune manière le repli sur soi, elle se distance du seul autrui qui fut oppresseur pour rechercher des autres, non susceptibles de réduire, à nouveau, la volonté d'être soi authentiquement (12). Car l'effort nationalitaire vise, en définitive, à faire accéder les nations du tiers-monde à l'initiative historique, à l'universalité. Faire passer tout un monde de l'oubli, de la misère à la vie du monde moderne est un acte d'universalisation.

     Le processus nationalitaire est une étape transitoire. Cette renaissance a son importance si elle s'opère d'une manière authentique car l'homme européen ou nord-américain sera plus riche d'être moins autarcique et d'accueillir de nouveaux apports. La contribution du tiers-monde à la culture universelle sera d'y participer comme membre actif et à part entière.

     "Est-ce à dire que cette modernité, se passe, pour ainsi dire, en marge de l'Europe et de l'Amérique du Nord", se demande Anouar Abdelmalek ? "Ce serait pousser la distinction jusqu'à l'absurde. Ce serait oublier, en particulier, que la science et la technique moderne ont suscité, en Europe puis en Amérique du Nord, des modes d'organisation sociale, des modes de pensée et des styles de vie qui ressortissent plus à un certain type de civilisation - celui des 'sociétés industrielles' - qu'à la spécificité occidentale".



1 : Dans la mesure où un impérialisme peut être intelligent.
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2 : Ghana, par exemple.
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3 : Nationalitaire: néologisme proposé par Anouar Abdelmalek, visant à différencier le processus nationalitaire, impliquant la lutte pour la libération, du nationalisme européen qui prônait le repli sur soi, le chauvinisme, l'expansionnisme.
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4 : Nous ne parlons, bien sûr, pas des exilés volontaires ou des éternels bohèmes.
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5 : Dans "Sur la culture nationale", (Les damnés de la terre).
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6 : Ceci n'a rien à voir avec 1'exhibitionnisme qui consiste à attirer les touristes étrangers en mal d'exotisme.
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7 : Bugeaud, Lyautey...
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8 : Est-ce un hasard, si 1'histoire de 1'Afrique du Nord de Julien s'arrête en 1830 et celle du Maroc de Terrasse s'arrête en 1912 ?
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9 : "Mes aventures marocaines", Christian Houel.
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10 : Ch. A. JULIEN: "Histoire de l'Algérie contemporaine", T 1, page 517.
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11 : Réflexions sociologiques sur le nationalisme et la culture en Algérie dans "Algérie, nation et société", de Mosteta Lacheraf.
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12 : La conférence tri-continentale à La Havane.
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