Leïla Sebbar. Le Chinois vert d'Afrique, Folies d'encre, Ed. Eden, 2002. pp. 49 pp. 53-54 Il connaissait les sorties de secours des cinémas qui l'intéressaient et il se faufilait parmi les spectateurs qui prenaient, derrière l'écran, les couloirs étroits et les escaliers dérobés jusqu'à une rue mal éclairée, où Momo attendait la fin du film. Un jour, une jeune ouvreuse, à qui on avait dit de surveiller les bandes de voyous qui resquillaient, avait surpris Momo qui rampait sous les premiers sièges pour arriver au cinquième rang. Elle s'était assise à côté de lui, déjà installé, comme si elle était une spectatrice. Elle se pencha vers l'enfant, le regarda dans les yeux : - Tu as payé ta place? A la sortie, Momo chercha l'ouvreuse. Elle terminait son service. Le garçon de la caisse bavardait avec elle. Quelqu'un l'appela de la porte de la salle de projection : - Mimi, tu m'attends? Mohamed s'approcha d'elle, Mimi lui dit : - Toi, je te reconnais. Alors, c'était bien? Il l'invita à boire une menthe à l'eau ou un Coca-Cola, comme elle voudrait. Mimi dit au technicien de la rejoindre Au bon coin où elle allait avec Momo. Au milieu de la rue, elle s'arrêta, tendit la main à Mohamed : - Moi, c'est Mimi... Ils éclatèrent de rire. |
Actualisation : juillet 2007 |