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Leïla Sebbar : Journal de mes Algéries en France
Suite 7

(Août, octobre, décembre 2006)

 

Après la publication de Mes Algéries en France, préface de Michelle Perrot et Journal de mes Algéries en France (Bleu autour, 2004 et 2005), j’ai poursuivi, jour après jour, avec la même patience, à travers livres, journaux, lettres, rencontres, objets, monuments et lieux de mémoire, chansons et scènes de rue ou de métro… les voix, les histoires, les signes qui racontent au quotidien, les liens indéfectibles, tourmentés et bouleversants, pour moi, entre l’Orient et l’Occident. Carole Netter, sur le site de Swarthmore (USA), fidèlement complice, met en ligne cette suite n° 7 inédite du Journal de mes Algéries en France après d’autres suites publiées dans Les Moments littéraires, Littera 05, Étoiles d’Encre, des espaces qui accueillent mes pérégrinations, textes et images, avec constance. Je continue, je ne sais quand je cesserai, je m’ennuierai peut-être un jour ou j’ennuierai mes hôtes ? Je continue aussi grâce à Catherine Dupin. Notre compagnonnage a bientôt dix ans, je crois. Sans Catherine, je serais limitée à ma plume, enfermée dans un archaïsme dont je ne devrais pas me vanter.

 

Août 2006

Bou-Saada

Fatiha Toumi, aujourd’hui Lyonnaise, ses parents sont nés à Bou-Saada, a trouvé chez un bouquiniste un livre de 1926 (Lyon, Pierre Masson éditeur), De Bou-Saada à Biskra, Une étape de la Caravane lyonnaise en Algérie en 1925, par le Docteur A. Carry de la Société Littéraire de Lyon. Fatiha refera peut-être un jour le voyage de Bou-Saada (où elle revient) à Biskra. Elle me racontera. L’’auteur de ce récit rappelle une insurrection durant la conquête de l’Algérie. « En 1849, le chef de l’oasis Zaatcha se révolta contre la domination française et fit proclamer la guerre sainte. » La ville est assiégée, la résistance s’organise. L’assaut est donné, 7 000 hommes la conquièrent maison par maison. Les habitants sont massacrés, la ville rasée, les palmiers abattus, le chef décapité, sa tête est apportée au général français… « Cette répression impitoyable porta ses fruits… on savait, à cette époque, pratiquer la manière forte » conclut l’auteur lyonnais. La conquête de l’Algérie est ainsi marquée par des séries d’insurrections contre l’occupant français, répressions, massacres jusqu’à celle de mai 1945, prémices de la guerre d’Algérie.

 


25 août 2006

Nora Aceval m’écrit, à son retour des Hauts-Plateaux dans la région de Tiaret, le Sud Oranais. Son père, le Roumi, le Sbagnouli (l’Espagnol) le colon des fermes de Médrissa et Tousnina, amoureux de cette terre et de sa jeune femme, fille de tribu, Nora le retrouve à sa place dans ces contes du Djebel Amour racontés par sa mère, contes qu’elle recueille en arabe pour les traduire et les publier en français, en France où elle vit désormais. En même temps qu’elle comprend où est la place de son père, après avoir écrit deux récits autobiographiques pour les recueils que je dirige : Mon père (Chèvre-feuille étoilée, février 2007), et C’était leur France (Gallimard, Témoins, collection dirigée par Pierre Nora, mars 2007), Nora sait que ses enfants, ses amis, ses amours, ses livres de contes… elle les vivra en France, « Je me suis sentie comme apaisée. »

Tatouages
La mariée. Tatouages au henné, été 2006. Mellakou près de Tiaret. Photo : Nora Aceval

Notre amitié est liée à un pays, mon pays natal, les Hauts-Plateaux, Aflou, que je ne connais pas. C'est Nora qui me raconte, en conteuse, les derniers nomades, les vieilles tantes des contes et légendes, les somptueux mariages traditionnels, les Koubbas debout dans la steppe, blanches et vertes, les traces de la France, dérisoires. C’est Nora qui par son rire, ses mots, ses images me fait croire et j’y crois, que je suis un peu une sœur.

Trousseau
Le trousseau de la mariée. Mellakou près de Tiaret, été 2006. Photo : Nora Aceval

Je reçois ce matin un bracelet d’Aflou, très beau. Nora me l’offre.
Je voudrais, un jour, rencontrer à Mellakou (ex Pallat) à 12 km de Tiaret, cet homme dont me parle Nora, Moreno, fils de Pieds-noirs qui a épousé une Algérienne. Converti à l’Islam, il parle arabe, s’habille en Arabe des steppes. Il travaille dans une ferme.


13 octobre

Je reçois une lettre de Samira Négrouche qui collabore au livre Mon père. Sur l’enveloppe algérienne, un timbre avec cigogne. Je lis en arabe le mot que j’entendais, mes sœurs et mon frère aussi, dès l’arrivée des cigognes à Hennaya près de Tlemcen, « Bellaredj » on disait « Berraredj » comme les garçons qui criaient dans le chemin, tendus vers le vol des migrantes. À le lire, le déchiffrer sur le timbre, je l’entends, c’est l’été, je suis dans l’enfance de la colonie.

Dans le journal Le Parisien que je lis au comptoir du café-brasserie L’alouette, on dit que les cigognes blanches ne descendent plus vers l’Afrique, les oiseaux migrateurs transsahariens sont désorientés par le réchauffement climatique, ils s’arrêtent dans le Languedoc-Roussillon.

 

22 octobre

Boulevard de Port-Royal à Paris. Au 93. En face, c’est l’hôpital militaire du Val de Grâce. Le platane, plus que centenaire, sera abattu le 27 octobre par les services de la Mairie de Paris. Il gêne la circulation. Avec sa disparition, le bus 91 gagnera cinq à sept secondes (des secondes aussi précieuses que les secondes de la Formule 1). Sur le tronc, une marque rouge. Que les bûcherons ne se trompent pas. Le pied du platane ressemble au pied géant d’un éléphant. Je photographie l’arbre condamné à mort.

Au coin du boulevard et de la rue de la Santé à deux ou trois mètres du platane, le Bar-brasserie-PMU Le Val Royal. Le patron est kabyle. Les joueurs sont kabyles, ils parlent kabyle entre eux et commentent en français les courses à la télé : EQUIDIA en direct, il est 17 h 10. « 7e course de Maisons-Laffitte, 7 VARINA, 10 JUSTICIA… » Un jeune homme conseille une femme blonde, française d’une soixantaine d’années. Le patron dit que c’est malheureux d’abattre un arbre centenaire mais si c’est la loi… Il a travaillé à Venise, maître d’hôtel, le patron lui demande de revenir, mais il préfère la France. Il  parle kabyle, arabe « Ma maman, elle arrive pas à apprendre l’arabe » italien, français, il est allé à l’école en France « C’est la plus belle langue. » Ils regardent, tous, les chevaux à l’écran « Angers Prix du château d’Angers, en direct, 17 h 20. » C’est une femme qui commente la course. « Moi, l’Algérie, je vais en vacances. Je veux pas travailler là-bas, je connais personne, pour le travail, si tu connais personne, tu trouves pas. » Je lis Le Monde au comptoir. Le ministère turc de l’Éducation censure des manuels scolaires qui ont reproduit le tableau de Delacroix « La liberté guidant le peuple » la femme au bonnet phrygien a les seins nus… Je lis le portrait pleine-page d’un jeune Français de parents tunisiens, né à Herblay. Il était médiocre à l’école mais sa mère l’a encouragé. Classe préparatoire de l’école des Commissaires à Saint-Cyr-au-Mont-d’or près de Lyon. Il voudrait travailler dans les services secrets français, les RG ou la DST…

Rue de la Santé, le boulevard Saint-Jacques. Je marche vers le 13e, mon quartier. Une école privée. Un garçon à son copain : « … Peut-être qu’il est gay et qu’il aime bien mon cul… »
Non loin, la Maison de Santé des Sœurs Augustines. Un hospice au XIXe siècle avec pensionnat pour enfants pauvres, fondé par la Supérieure, Mère Angèle de Saumur. Un très beau cloître, une chapelle, en lettres d’or : « à la gloire de Jésus par le saint-cœur de Marie », au-dessous : sanctus sanctorum. Affichées les heures des Messes, Offices, Laudes, Adoration. Sur le trottoir de droite, passé le boulevard Arago, la prison de la Santé. Forteresse vétuste où des résistants algériens ont été incarcérés durant la guerre d’Algérie et certains guillotinés.

 

23 octobre

C’est la fin du Ramadan. La fête de l’Aïd-el-Fith. Chaque année, je vais à Barbès pour la galette fraîche que vendent les femmes près de la mosquée et la tête de mouton grillée. J’y allais pour Ferdinand, mon fils cadet, on mangeait tête et galette tous les deux, gourmandise héréditaire.

À la radio une nouvelle qui n’est pas inédite : sur le chantier d’une mosquée en construction à Belford, on a déposé une tête de cochon. Les musulmans responsables du chantier ont dit que la mosquée n’étant pas encore édifiée, il n’y avait pas lieu de parler de profanation. Des soldats de Bonaparte, lors de la campagne d’Égypte, s’étaient amusés à jeter des morceaux de cochon dans la salle de prières d’une mosquée au Caire. La soldatesque en armes agissait avec l’impunité de l’occupant. Pierre Loti raconte dans Suprêmes visions d’Orient (Bleu autour, 2006) les profanations des mosquées et des cimetières d’Andrinople en Turquie (1913) « Il faut monter au minaret pour voir le plus immonde : les Bulgares y venaient tous les jours pour faire de là-haut leurs ordures sur la coupole qui en est ignoblement souillée. »


La mosquée de Medrissa, une ancienne église, été 2006. Photo : Nora Aceval

 

26 octobre

Dans Libération un titre déplacé « Tour de cochon à la mosquée de Belford », et cette information concernant des soldats allemands en Afghanistan. Sur des photos (on ne reconnaît pas leur visage) ils jouent avec le crâne d’un cadavre afghan, l’un d’eux s’est amusé à le placer près de son sexe… Tant de haine. Qu’on ne s’étonne pas…

 

27 octobre, 16 heures

plataneJe vais boulevard de Port-Royal pour l’arbre.Plus rien. Un cercle de terre plane d’un mètre de diamètre. Au Val Royal, cinq Kabyles jouent et parlent en kabyle, un Africain lit les pages PMU, un Français au comptoir. EQUIDIA en direct 16 h 25. 6e course Auteuil Prix Decazes, « Un jour aux Courses ». Le patron : « Je suis arrivé à mon café ce matin, c’était tout propre pas de branches, pas de feuilles, rien, impeccable. Ils l’ont coupé à 4 heures. C’est fini. »
Rue Saint-Jacques, je reviens chez moi. À gauche, bleu outre-mer ; « Pompes funèbres. L’autre rive. »

 

27 octobre

Une photo de femme en burqua d’hôpital, verte avec visière, robe de nonne médicale. C’est une burqua conçue, comme le précise Libération, pour les patientes en Grande-Bretagne, une « blouse interprofessionnelle ». Les hôpitaux publics français n’envisagent pas ce nouveau costume, la laïcité doit être respectée dans tous les établissements de santé. Dans certains hôpitaux, des patientes musulmanes refusent une radio pulmonaire sous prétexte que le cliché sera regardé par un homme… Une mère refuse, parce qu’elle est musulmane, que son nourrisson, une fille, soit examiné par un pédiatre homme. De nombreux services ont dû afficher des circulaires en plusieurs langues rappelant que les patients doivent accepter d’être traités par des équipes mixtes. Des interdits bricolés par des intégristes obscurantistes nuisibles à leurs peuples, hommes et femmes.

 

Fin octobre

À la radio, RFI (Radio France Internationale), j’entends parler d’une fête particulière à Valence, en Espagne (les musulmans ont occupé l’Espagne de 711 à 1492, une Andalousie heureuse, prospère, raffinée dit-on comme s’il n’y avait pas eu les violences des rivalités entre seigneuries). Des marionnettes géantes représentent des musulmans et des chrétiens « Moros y Cristianos ». Pour fêter la victoire des chrétiens sur les musulmans, on brûle les figures de carton des musulmans et de leur Prophète… Ça s’appelle le choc des civilisations ?

 

Mercredi 13 décembre

peugeot1Je reçois ce matin un cube de carton très léger envoyé de Beaune par Didier Brenans que je ne connais pas. J’ouvre. C’est une petite voiture de collection : Peugeot 202 noire, 1946. Toby Garfitt, professeur au Magdalen college d’Oxford me l’offre. Je l’ai rencontré à Oxford le mois dernier, à la Maison française, il enseigne la littérature française et francophone. J’ai parlé certainement de la Peugeot noire de mon père comme je l’écris, je crois, dans On tue des instituteurs et j’ai dit que je cherchais désespérément chez les  marchands de voitures miniatures ce modèle disparu depuis longtemps des routes de France et introuvable dans le commerce des jouets pour collectionneurs fous. Toby qui, comme nombre d’Anglais a choisi le Sud-Ouest pour ses jours d’été du côté de Poitiers, m’envoie donc par Didier Brenans la voiture de mon père. Elle est ronde, noire, ses phares jumeaux sont serrés derrière de fins barreaux métalliques. Je ne me rappelle pas la roue arrière, apparente, je vérifierai sur les photos prises à Hennaya près de Tlemcen. L’immatriculation du jouet 212 KA 06. 06 c’est Nice. Je l’aurais offerte à mon père…

J’ai cherché, dans les cartons, les photos de la Peugeot, fébrile comme chaque fois que je crois me tromper de carton, ou si je ne trouve pas, je désespère, il faudra fouiller les malles en métal vert que j’entrepose à la Gonterie, elles encombrent le grenier, mon frère en a compté six… « Tant que ça ? » « Oui, j’ai dû les descendre du grenier pour les mettre dans la grange… » Mon frère me maudit, il a raison. Butin de guerre, butin au bout de la patience. Elles sont là. Deux photos de la même Peugeot. Je vois la roue de secours à l’arrière.
C’est la même.
J’enverrai la photographie à Toby Garfitt.
Un détail cependant : la Peugeot de Toby n’a pas de phares antibrouillard.

 

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La Peugeot de mon père devant l’école à Hennaya, 1950
Avec ma mère et mes sœurs Lysel et Danièle à Port-Say (près de la frontière marocaine), années 50.

 

Vendredi 23 décembre

Avec ma mère et ma sœur Lysel, dans la vallée de Chevreuse, chez des cousins issus de germains (côté Bordas), Colette et Jacques.
C’était à Jaures (qui s’écrit aujourd’hui : Jaure sans « s »). Une maison paysanne dans les bois chez l’oncle de ma mère, l’oncle Joseph et sa femme Isabelle, ses yeux bleus, attentifs, blouse, jupe et tablier de coton à carreaux gris, bleu nuit et noir (j’en ai acheté bien plus tard sur les marchés de Dordogne, ils sont dans la grande armoire de la Gonterie, je ne les mets plus. J’ai porté longtemps des pantalons paysans en coutil à rayures sombres (les hommes n’étaient pas grands), je n’ai pas vu les pantalons près des blouses dans l’armoire), l’odeur de l’omelette aux pommes de terre et aux cèpes (la meilleure avec celle des poivrons rouges grillés).
C’est l’été, on déjeune sous la treille. Les enfants accompagnent les femmes au lavoir. Les grands draps blancs claquent dans l’eau, la côte est longue vers le hameau, la brouette lourde, on suit les bras vigoureux et les plis noirs des jupes. Les femmes se parlent en patois, la langue de mon grand-père avec ses amis paysans.
Colette, dans la grande maison de la vallée de Chevreuse dit : « On attendait avec impatience les cousins d’Algérie, les trois filles de la cousine Bordas, les robes, si jolies, plusieurs robes, la mère les choisissait chaque matin et les rubans, les chaussures… Tout, j’admirais tout, elles étaient à la mode, pour moi habillée comme une petite paysanne, simplement, ces petites cousines de la ville, ça changeait de tous les jours et le cousin d’Algérie, Madou, je savais pas qu’il était arabe, je me posais pas de question, les autres non plus, il nous aidait à installer le théâtre au fond du jardin ; pour le café il mettait du coton dans le bec de la cafetière émaillée, la bleue, je crois que je l’ai toujours, ça m’étonnait, j’avais jamais vu faire ça, il disait « C’est pour l’arôme ». Il parlait avec mon père, Marcel le cousin germain de Renée, et ils riaient. Je me rappelle, le cousin d’Algérie avait les yeux bleus. »
On allait à la piscine de Villamblard (la première du département). On traversait les bois à bicyclette, je trouvais l’eau sombre. Je n’aimais pas me baigner dans les rivières. Je ne voulais pas être mouillée. La mer, elle, ne me mouille pas, je suis un oiseau marin qui glisse et plonge. Regarder les paysages de rivières, je les trouve beaux, ne pas toucher l’eau. L’eau de la Dordogne était lourde, comme si on allait être englouti, elle tire vers le fond de vase et puis si froide, sortie de la roche. Je préférais la mer algérienne.
Jacques parle de son frère, un résistant chef de maquis. Les maquis ont été nombreux dans la région, je rappelle des plaques commémoratives dans Mes journaliers (Journal intime et politique, collectif, éd. De l’aube, Littera 05, 2003) les jeunes gens morts dans les années de la guerre. « Mon frère après l’évacuation de Royan et de La Rochelle libérées, a été envoyé en Algérie au printemps 1945 pour mater l’insurrection des Algériens à Sétif et Guelma. Il n’a pas compris ce qu’il faisait là, ce qu’on lui demandait. C’était la fin de la guerre, la France libérée, la guerre continuait. Il m’en a parlé un jour, seul à seul, il n’avait jamais rien dit jusque-là. Quand il a compris… Il m’a raconté qu’on envoyait les goumiers en tête pour raser les villages au lance-flammes. C’était terrible. Les militaires sont restés un an dans la région, pour "pacifier". »
Jacques est né à Villamblard. Il dit que les réfugiés juifs alsaciens étaient nombreux dans la petite ville. Les enfants allaient à l’école communale « On leur disait qu’on allait les dénoncer s’ils ne nous donnaient pas ce qu’on voulait… Pourtant on les a protégés. Je me rappelle une famille en particulier. On l’a cachée dans une maison en haut dans les bois. Je jouais avec le fils Jean-Pierre, le père s’appelait Pierre. C’était Jean-Pierre Pierre-Bloch, il est élu dans le 18e arrondissement à Paris. Quand je le vois, il ne me reconnaît pas… son frère Claude a acheté une maison pas loin de chez nous, il ne fréquente personne… Pourtant… D’autres Alsaciens qui avaient été réfugiés chez nous sont revenus après la guerre. On a parlé comme des amis. Ils ne sont pas restés dans la région. »
Ma mère n’avait pas revu Colette, sa petite cousine, depuis ces années de Jaures où le vin de l’oncle Joseph était aigre comme du vinaigre. Après tant d’années, parce que ces jours d’été dans la maison des bois ont été heureux et joyeux, comme dans un conte on feignait de se perdre aux quatre routes, on a parlé, cousins-cousines, attentifs et familiers.

Illustration du haut de cette page :
Marabout de Sidi Abed sur la montagne carrée.
Tiaret, été 2006. Photo : Nora Aceval

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Actualisation : juillet 2007