Leïla Sebbar
Voyage en Algéries autour de ma chambre, Suite 4
(Février-Mars 2009)

Dominique Pignon

Dessin de Sébastien Pignon

Février 2009

Mises au point de René-Paul Traversac : Warnier, les Hauts Plateaux. Zarafa, la girafe, une histoire pour Lucien Igor Suleïman. Elissa Rhaïs par Joseph Boumendil, elle a écrit elle-même ses romans. La princesse de Clèves. Le Dictionnaire des Orientalistes (Khartala), Le dictionnaire culturel de l’Orientalisme, Christine Peltre (Hazan) SDF. Métro. Les couturières des Deux Sèvres.

 

3 février

Je reçois de René-Paul Traversac, responsable en Algérie, après l’indépendance de « l’option hauts plateaux », les deux notes suivantes, après sa lecture de Voyage en Algéries autour de ma chambre dont il publie un article dans la revue Étoiles d’encre, nos 37-38, mars 2009 :

« Note 1 : Elle concerne l’orthographe du nom de la commune de Warnier (actuellement Ouled Faérès Wilaya de Chlef, précédemment Orléansville puis El Asnam).

J’ai été surpris de découvrir, dans le texte de Monsieur Azzopardi, à l’article Colon, le nom de la commune de Warnier orthographié « Varnier » tout au long du récit. La commune de Warnier baptisée ainsi en 1877 tire son nom d’un personnage, à l’époque récemment décédé, le saint-simonien docteur Warnier. Ce dernier a laissé une profonde empreinte dans l’histoire de l’Algérie coloniale, non pas par ses talents médicaux, il fut effectivement chirurgien militaire, mais par le nom qui fut donné à une loi. Cette loi, votée en 1873, la 3e République était récente, et connue sous le nom de « loi Warnier » est aujourd’hui tristement célèbre. C’est la loi foncière qui a permis la libéralisation des terres algériennes et, de ce fait, l’expropriation des paysans « indigènes » au profit des colons européens. »

René-Paul Traversac a raison. Alors que j’ai deux guides Michelin anciens de l’Algérie où Warnier est mentionné, je n’ai pas vérifié l’orthographe du mot. Par ailleurs, j’apprends qu’un saint-simonien est à l’origine d’une loi scélérate d’expropriation des terres indigènes, ce que j’ignorais.

« Note 2 : Les mal nommés « Hauts Plateaux »
J’ai souvent rencontré, dans vos écrits, la mention « Hauts Plateaux » pour de nombreux lieux, notamment celui de votre naissance, Aflou. Il est vrai que la littérature (au sens large) coloniale et post-coloniale use et abuse de ce terme pour désigner la vaste zone qui s’étend au sud de l’Atlas Tellien jusqu’au désert proprement dit. Vous pourriez même sûrement me montrer des manuels de géographie où la mention Hauts Plateaux, en grands caractères, balafre d’ouest en est le centre de l’Algérie. Néanmoins, cette appellation est, géographiquement, erronée. En géographie, vous l’avez sûrement appris au lycée, un plateau est une étendue plate bordée par des falaises descendantes. Or la région ainsi désignée est, certes, à une altitude relativement élevée, mais elle est bordée par deux chaînes de montagne en surplomb : au nord l’Atlas Tellien et au sud l’Atlas Saharien. Il serait donc plus judicieux de l’appeler Hautes Plaines. Quant à Aflou, la ville est située au sommet de l’Atlas Saharien donc, en aucun cas sur un plateau. Le seul plateau assez vaste de la région est le plateau du Sersou, au sud de Tiaret renommé pour ses lentilles blondes, mais c’est une autre histoire. »

Là encore, René-Paul Traversac a raison. J’ai chez moi une carte murale Hachette de l’Algérie économique n° 23 bis de Monsieur Louis François, Inspecteur général de l’Instruction publique. En effet, la légende parle de Hautes Plaines pour les régions de steppe où se trouve Aflou. Et le plateau du Sersou existe au sud de Tiaret, plateau céréalier et Sébaïn le domaine agricole fondé par le père de Guy Langlois, le père de mon amie Anne-Marie Langlois, ce domaine dont je parle dans Journal de mes Algéries en France, avec des photos de Sébaïn (Bleu autour, 2005) et dans le roman Mon cher fils (Elyzad, 2009). Langlois père et fils ont les premiers planté des lentilles sur ces plateaux. Étaient-elles blondes ? Je demanderai à Anne-Marie. Je ne suis pas sûre que les lentilles soient, aujourd’hui encore, cultivées.

J’ai écrit plusieurs nouvelles où il est question de ces Hauts Plateaux que je devrais nommer Hautes Plaines, ils sont pour moi métaphore, dans Le vagabond, Louisa, La Blanche et la Noire.

 

5 février

Lucien Igor Suleïman a 3 ans.
J’écris pour lui une histoire que je recopie dans un cahier rouge, papier pelure cloqué comme je l’aime.

Zarafa, la girafe. L’histoire d’une girafe que le vice-roi d’Egypte Muhammad Ali, dont le portrait de Auguste Conder (1789-1873) figure à l’exposition de l’Institut du monde arabe : Bonaparte et l’Égypte, a offerte à Charles X, roi de France. Le voyage a été long, en bateau depuis Alexandrie jusqu’à Marseille, à pied depuis Marseille jusqu’à Paris, avec à la tête de la caravane, le savant Geoffroy Saint-Hilaire et ses jeunes soigneurs soudanais.

L’année dernière, le 5 février 2008, j’ai écrit pour lui sept histoires :

Les étoiles de Félix
La tortue
Igor et les loups
Le tambour des dunes
Ursou et les moutons
Le lion et les femmes
La petite fille qui voulait voir la nuit.

 

8 février

Au Maghreb des livres, Joseph Boumendil m’offre son livre : Elissa ou le mystère d’une écriture (Ségnier, 2008), une enquête sur la vie et l’œuvre d’Elissa Rhaïs, pseudonyme de Rosine Boumendil (1877-1940).

Joseph Boumendil a mené une enquête sérieuse de chercheur universitaire qui contredit la thèse de Paul Tabet sur la romancière qui n’aurait pas écrit elle-même ses livres.


Il démontre, archives à l’appui que :

Elissa Rhaïs n’est pas analphabète, elle est allée à l’école française, sa famille est française depuis le décret Crémieux de 1870.

Elissa Rhaïs n’est pas musulmane, elle appartient à une famille juive de Blida, elle a reçu une éducation religieuse juive.

Elissa Rhaïs a écrit ses livres elle-même, Raoul Tabet est son secrétaire à Paris et non l’auteur de ses romans (ses manuscrits ont, pour la plupart, disparu).

Elissa Rhaïs a accepté, sur les conseils de son éditeur Plon de dire qu’elle est musulmane (la première musulmane romancière de langue française, la supercherie aidera à son succès parisien).

Elissa Rhaïs est introduite en 1919 par Louis Bertrand (1866-1941) (écrivain, chef de file de la littérature coloniale, il a enseigné à Alger de 1891 à 1900, il sera académicien à son retour en France an 1925), auprès du directeur de la Revue des deux mondes. La Revue publie en 1919 Le café chantant, c’est un succès, puis Saada la Marocaine, Les Juifs ou la fille d’Eléazar (1919-1921 chez Plon), d’autres titres suivront. La critique est enchantée par les qualités de conteuse de la romancière « musulmane » qui fait état des traditions juives et musulmanes en Algérie et au Maroc.

Elissa Rhaïs vit à Paris avec ses deux enfants et son neveu en 1919, puis en 1921 à Blida dans la villa Dar Saada. En 1924, elle tient un salon littéraire à Paris. Elle séjourne au Maroc en 1926, invitée par le Pacha de Marrakech. En 1933 elle vit en Algérie où elle ne réussit pas à publier ses livres, marginalisée, elle meurt en 1940. Avec Lucienne Favre, Elissa Rhaïs est l’une des romancières des années 20, 30, 40, à donner de l’Algérie une représentation qui s’inspire de la réalité côté femmes, juives et musulmanes, bourgeoises, femmes de ménage, prostituées, chanteuses et danseuses avec un talent qui permet de les lire encore aujourd’hui. Les éditions Bouchêne ont publié des romans d’Elissa Rhaïs (dont certains préfacés par Denis Brahimi), La fille des pachas, Le café chantant, Saada la Marocaine, et un inédit : Djelloul de Fès.

Couvertures de livres d'Elissa Rhaïs

 

17 février

Au Panthéon de Paris, les enseignants-chercheurs en grève lisent à haute voix La princesse de Clèves. Le Président Sarkozy avait déclaré quelque temps auparavant à des fonctionnaires que celui qui avait mis au programme du concours d’attaché d’administration La princesse de Clèves était « un sadique ou un imbécile… » Comment un Président de la République française peut-il parler ainsi, comment peut-il être aussi inculte ?

 

23 février

Lundi. France-Culture. L’émission Histoire. Michelle Perrot présente le Dictionnaire des orientalistes (ed. Khartala, 2009) avec ses invités, historiens, écrivains, chercheurs : Lucette Valensi, François Pouillon, Guy Barthélémy. Une belle émission où il apparaît que l’orientalisme est un phénomène historique et culturel plus complexe que ne l’a écrit Edward Saïd dans son livre sur l’orientalisme. J’ai pensé au Dictionnaire culturel de l’Orientalisme de Christine Peltre (éditions Hazan, 2008) cité par Michelle Perrot. Depuis Abd-el-Kader, texte et image, jusqu’à Émile Zola qui publiant Au Bonheur des Dames (1883) « peint le tableau magnifique d’un caravansérail parisien » écrit Christine Peltre. Octave Mouret, le patron du premier grand magasin à Paris, dans le roman de Zola, « transforme le vestibule du magasin en "salon oriental" ». Dans les magasins du Bon Marché à l’époque, on peut voir une galerie de tapis d’Orient. Christine Peltre souligne que « c’est la rencontre de l’autre et de soi qu’il faut entendre par "orientalisme" ». Pari tenu avec ce dictionnaire riche, sensible, intelligent.

 

27 février, 16 heures

Sous le viaduc, sur la bouche de métro il fait chaud, un couple enlacé dans un sac de couchage, c’est la jeune femme folle qui marche pieds nus, très vite, elle crie parfois, demande des cigarettes, elle est la compagne du SDF de Monoprix (le frère est mort), il est violet de bière…

 

25 février

Métro. Jussieu ligne La Courneuve.

Deux jeunes gens s’embrassent à pleine bouche. Une Africaine se lève, se dirige vers eux : « Ce que vous faites là, c’est dans la chambre, c’est pour la chambre, vous comprenez ? Excusez-moi de vous dire ça, je suis une maman je pense aux enfants. »

Deux stations après les deux jeunes gens descendent. L’Africaine en face de moi : « En Afrique, chez nous, on fait pas ça dehors, c’est pour la chambre, même dans la maison devant les enfants, on s’embrasse pas comme ça… C’est l’Europe, ça. C’est pas bien. »

 

Février 2009

Dans les Deux-Sèvres, seize couturières licenciées à cause de la concurrence chinoise et des délocalisations, ont créé une coopérative. Au milieu des bobines de fil et des étoffes de velours et soie, elles travaillent à leur machine à coudre (Singer ?). Une entreprise Couture Venise Verte, leur entreprise est créée. Autogestion féminine. Longue vie aux couturières.

J’entends, à la radio, une chanson d’Alain Souchon : « J’étais chanteur à Sidi-Ferruch » il dit « Sidi-Ferrouch ». Le refrain est en arabe.


Mars 2009

Lire Alberto Manguel, La Cité des mots (Actes Sud) les délices d’une fine érudition. Rêve, père et mère à cheval, Aflou. Les livres du Père Castor, vieux frère de petit balai. Un film sur les Moudjahidètes, les combattantes de la guerre d’Algérie, au Centre culturel algérien. Djamila Amrame était là. Émotion. Orhan Veli, poète turc. Manifestations aux DOM. Ma sœur Danièle vit à la Martinique.

 

3 mars

Chez le coiffeur, boulevard Arago, je connais Anne et Daniel depuis bientôt trente ans, je lis avec la musique baroque du salon, le dernier titre de Alberto Manguel que je dois rencontrer à Poitiers en avril, La Cité des mots (Actes Sud, 2009). Littérature, poésie, lecture, il parle de Alfred Döblin dont j’ai lu, il y a longtemps, Berlin Alexander Platz, son désespoir d’exilé aux USA pendant les années nazies, de Cassandre, ses prophéties de poète qui n’ont pas été entendues, des livres qu’on lit dans le malheur et ils nous tiennent debout, il parle des histoires qu’on rêve, mes rêves sont des fictions vivantes comme des films. Manguel raconte des histoires, il écrit ses lectures comme des histoires sans érudition pédante, c’est sa grâce.

Le rêve de cette nuit. J’étais, comme souvent, dans une maison inconnue avec des inconnus. Une femme qui devait être l’hôtesse me montrait un album de photographies noir et blanc. Les photos n’étaient pas petites et dentelées, elles occupaient la pleine page de l’album. Je voyais des photos de mes père et mère jeunes, à cheval, à Aflou. Je n’ai jamais vu de telles photos. Le rêve les inventait. Ma mère, droite sur la selle, chemise blanche, pantalon d’amazone, sur la tête un fez rouge très rouge ; mon père près d’elle tête nue, des cheveux noirs frisés, il souriait, on ne distinguait pas ses yeux bleus. Cette photographie s’impose à moi depuis cette nuit-là.

 

5 mars

Pour Lucien Igor Suleïman, trois ans, je cherche d’un bouquiniste à l’autre, dans les salons des vieux papiers, des livres du Père Castor. Le singe et l’hirondelle qu’il a vu en dessin animé, il reconnaîtra je pense les images, je lui lirai le texte. J’ai trouvé aussi La ferme du Père Castor et L’ABC du Père Castor. Par hasard, le livre dont il est question dans L’habit vert, un recueil de nouvelles publié chez Thierry Magnier il n’y a pas longtemps, où je mets en histoires des descendants et des descendantes de l’ancien Empire colonial français, ce livre s’intitule Vieux frère de petit balai (Albums du Père Castor, 1972), il a appartenu à Valérie Laborde. L’homme porte un habit bleu. Aujourd’hui les employés de la « Propreté de Paris » sont habillés en vert. De moins en moins d’Africains immigrés, de plus en plus de jeunes gens et jeunes filles arabes, africains (peut-être nés en France). Du moins à Paris.



Première page du livre Vieux frère de petit balai

 

Samedi 7 mars

Au Centre culturel algérien, un documentaire sur les Moudjahidètes, les femmes algériennes dans la guerre (1954-1962). Deux femmes présentes actives et témoins Djamila et Baya. Les livres de l’historienne, Djamila Amrame devraient être réédités. Djamila que j’ai connue, enfant, à Hennaya sous le nom de Danèle Minne, fille d’enseignants engagés pour l’indépendance, s’engage elle-même à 16 ans. Fidaya à Alger (elle participe comme d’autres femmes à des attentats) puis Moudjahida elle « monte » au maquis, arrêtée, elle passa quatre ans et demi à la prison de Pau avec d’autres Moudjahidètes. Solidarité entre les détenues politiques, jusqu’à la libération et le retour en Algérie, retour aux études et à la vie familiale dans l’Algérie indépendante. Des espoirs fous. Des désillusions, forcément. Le pouvoir a été confisqué aux combattants, aux résistants, aux politiques par l’armée des frontières.

Aucune des femmes qui témoignent dans le film (elles sont cinq à dire leur engagement sans s’appesantir sur les tortures qu’elles ont subies) dont Louisette Ighilazir, ne regrette d’avoir donné des années de leur jeunesse à la Révolution.

Djamila Amrame raconte une scène, les larmes aux yeux. Elle a 16 ou 17 ans. On lui demande de transporter une arme à la Casbah. Elle met le haïk blanc des Algéroises et sous le haïk, l’arme en pièces détachées est solidement fixée. Avant de partir, une jeune femme met dans les bras de Djamila un bébé de 2 ou 3 mois « Il te protégera ». Djamila refuse, ne veut pas exposer la vie du nourrisson. La mère insiste. Djamila avec un camarade arrive à la Casbah. Des soldats français passent les musulmans et musulmanes au détecteur de métaux. Panique de Djamila. Son compagnon explique que l’enfant est très malade, il y a urgence… Le soldat les laisse passer. Ils sont sauvés. Le bébé retrouve sa mère, fière d’avoir protégé ainsi des militants. Djamila Amrame dit « Cette femme était une résistante, elle aussi, elle l’a prouvé par ce geste. »

Dans la salle, beaucoup de monde. Des questions. De sa voix douce et calme, Djamila à la fin du débat dit « J’ai remarqué que seules les femmes ont posé des questions ».

 

12 mars

 

Bleu autour

 

Quartier turc du faubourg Saint-Denis. À la sortir du métro Strasbourg-Saint-Denis, des femmes jeunes, des passantes qui par deux ou trois bavardent, rient, marchent jusqu’au bout de la rue et reviennent sur leurs pas. Habillées comme des passantes, ces jeunes Chinoises se prostituent. Saint-Denis, Porte Saint-Martin, Belleville, les prostituées sont chinoises. Elles remboursent ainsi leur passage en France. Elles ont déserté les ateliers de confection surpeuplés, les restaurants qui restreignent eux aussi le personnel familial… Que reste-t-il ? Une nouvelle prostitution exotique, plus exotique que les « Filles de l’Est ». La colonie Indochine avec ses congaïes s’est déplacée vers l’Europe.


Passé le boulevard Saint-Denis, la rue est turque, restaurants, supérettes, marchés de fruits et légumes ? Kebab (il y en a dans toute la France). Les Éditions Bleu autour, amoureuses de la Turquie depuis l’enfance, présentent dans une belle salle de Derya avec l’association Elele, et dans le cadre du XIe Printemps des Poètes, des poèmes de Orhan Veli (1914-1950), poésie en vers libres, savante et populaire : Orhan Veli, Va jusqu’où tu pourras, traduction et présentation de Elif Deniz et François Graveline, postface de Enis Batur, dessins à la plume de Sébastien Pignon, dessins au fusain de Eloi Valat.



Couverture de l’invitation, avec un dessin de Sébastien Pignon.

 

Janvier-février-mars

Les Antilles françaises. Manifestations, grèves. Tous les Antillais sont engagés dans ces revendications au nom de l’égalité et de la justice. Le statut des DOM, Départements Outre-Mer, doit changer en même temps que le système des monopoles. Guy Cabort-Masson, intellectuel, fondateur à la Martinique de la première école en créole, militant de la cause indépendantiste, a écrit plusieurs essais où il met en question les inégalités et les injustices d’un système post-colonial. Les puissances d’argent, son livre sur les grands patrons békés, publié il y a plus de vingt ans, est un livre précurseur.

Que les Antilles françaises gagnent un véritable statut d’autonomie (avant, peut-être, un jour, l’indépendance) avec une liberté de gouvernement, d’action, de production qui leur permette de se détacher de l’assistance métropolitaine et de sa complicité avec les « puissances d’argent ».

Ma sœur Danièle, à la Martinique depuis plus de trente ans, avec son fils Ibrahim Pacha à Saint-Joseph, durant ces grèves revendicatives, économiques, culturelles, politiques. Elle dit que, comme pour beaucoup de jeunes Martiniquais, ces mois de manifestations auront été une « école politique », pour son fils aussi.

 

Actualisation : mars 2009