Leïla Sebbar. Le Silence des rives, Stock, 1993.
Prix Kateb Yacine in 1993

Quelque part, dans le Sud de la France, un homme remonte le cours du fleuve comme on remonte le cours de sa vie, dans l'imminence de la mort. Reviennent les couleurs et les mots de "là-bas", ceux de la terre natale, sur l'"autre rive" de la Méditerranée. Mais l'exil c'est, au moment suprême, l'absence de ces rites immémoriaux qui accompagnent "le passage" et que, dans le livre, trois soeurs mystérieuses et fatales comme les Parques, dispensent à ceux qui sont restés près de la grande maison.

Le silence des rives est d'abord une très belle parabole sur l'exil et la mémoire. Ni noms, ni prénoms n'en singularisent les personnages : ils sont l'"homme", l'"enfant", la "mère", les "trois soeurs". Il s'en dégage une émotion profonde et une sorte de vérité sans âge, dont témoignent les lignes qui ouvrent chacune des trois séquences du livre:
"Qui me dira les mots de ma mère ?
Dans la chambre blanche où je suis seul, qui viendra murmurer la prière des morts. Et qui parlera la langue de ma terre à mon oreille, dans le silence de l'autre rive."

ISBN 2-234-02553-2



Liens sur Le Silence des rives

Mildred Mortimer. Coming Home: Exile and Memory in Sebbar's Le silence des rives.The Indiana University Press (1999).
" (...) In this text, Sebbar's minimalist style conveys the simplicity of everyday life on both shores of the Mediterranean, southern France where he lives, Algeria that he remembers. Through a series of monologues linked by associative memory, the narrative foregrounds the fragmentation and sense of discontinuity experienced by the immigrant in his daily life as it uncovers the varied facets of exile and the role of memory in easing the pain. (...)"

Compte rendu d'Anne Donadey dans The French Review (May 1995).


Actualisation : juillet 2007