Leïla Sebbar. Le Silence des rives, Stock, 1993. Quelque part, dans le Sud de la France, un homme remonte le cours du fleuve comme on remonte le cours de sa vie, dans l'imminence de la mort. Reviennent les couleurs et les mots de "là-bas", ceux de la terre natale, sur l'"autre rive" de la Méditerranée. Mais l'exil c'est, au moment suprême, l'absence de ces rites immémoriaux qui accompagnent "le passage" et que, dans le livre, trois soeurs mystérieuses et fatales comme les Parques, dispensent à ceux qui sont restés près de la grande maison. Le silence des rives est d'abord une très belle parabole sur l'exil et la mémoire. Ni noms, ni prénoms n'en singularisent les personnages : ils sont l'"homme", l'"enfant", la "mère", les "trois soeurs". Il s'en dégage une émotion profonde et une sorte de vérité sans âge, dont témoignent les lignes qui ouvrent chacune des trois séquences du livre: ISBN 2-234-02553-2 |
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Actualisation : juillet 2007 |